06, 7 octobre 2005, Eclipse
C’était beau, lundi dernier. Une éclipse
annulaire, pas complète, d’accord ! Mais, avec le soleil d’été qui
chauffait bien dans cette matinée, la différence de température était
parfaitement perceptible, la luminosité étrange montrait un quelque chose de
pas normal, et, quand on avait pris la précaution de se munir des verres
protecteurs adéquats, le spectacle était superbe.
Il nous faudra maintenant attendre 54 ans…
54 ans pour observer encore, ici, dans les
pertuis, une éclipse de soleil.
Mais celle là sera totale.
Nous sommes, navigateurs, privilégiés et
particulièrement sensibles à ce qui se passe dans le ciel. Peut-être parce que
nous avons un peu plus de temps, que nous pouvons prendre quelques instants
pour regarder autour de nous, pour admirer le spectacle toujours nouveau que
nous joue dame nature.
Peut-être parce que, un peu protégés des
miasmes de notre civilisation, nous pouvons voir et regarder les étoiles
interdites aux parisiens, et même aux citadins, tant la pollution les éloigne
d’eux, tant la lumière omniprésente les cache à leurs yeux.
Et même sans naviguer, une simple balade sur la
côte nous permet de profiter pleinement du jeu des étoiles et des planètes, d’observer
ce qui autrefois effrayait nos ancêtres, de jouir d’un véritable rayon vert,
d’apprendre à l’attendre, à reconnaître sa venue, à en annoncer l’apparition.
Les moyens de positionnement modernes
permettent de situer le bateau sans quitter le confort douillet de la table à
cartes. Autant naviguer dans son salon…
Sans vouloir contester l’utilité des
positionneurs, des satellites, des programmes sophistiqués, restons éveillés au
contact direct, à l’observation des éléments réels.
C’est ce réel là qui nous fera le mieux rêver,
qui nous permettra de prolonger à l’infini nos navigations, mieux que tous les
programmes virtuels alambiqués de notre civilisation dite moderne.