12, 18 novembre 2005, Transports
routiers
Maman les p’tits bateaux, vous connaissez la
chanson… Eh bien, à défaut de jambes, nos bateaux de Vendée Poitou Charentes
empruntent à la fin novembre des roulettes, et vont au grand rassemblement de
la Porte de Versailles, à Paris sur mer.
Une noria de véhicules, comme tous les ans,
transporte les derniers modèles terminés dans le plus grand secret,
ambassadeurs des espoirs de toute une profession.
Les autorisations doivent être obtenues en
temps et en heure, les convois n’ont rien à envier à ceux de l’airbus A 380,
les motards ouvrent la route ; la voiture pilote, plusieurs kilomètres à
l’avance, démonte les panneaux, sécurise des fils, vérifie que la configuration
du terrain est bien telle que prévue, et que le camion pourra passer sans
perdre de temps, et surtout sans risque pour son précieux chargement.
Un accident serait catastrophique, surtout pour
un nouveau modèle, et j’ai souvenir de ce camion de graviers qui avait heurté
et endommagé un Dynamique 52 à un feu rouge de l’avenue de Gramont, à Tours, et
qui lui avait fait une estafilade de plus de quatre mètres dans son beau bordé
tout neuf. Le bateau avait été exposé avec un grand calicot qui masquait
Pour peu que les intempéries s’en mêlent, la
transhumance vers la Capitale peut rapidement devenir un cauchemar, et les
grèves de toutes origines ont parfois donné du fil à retordre aux sorciers de
la logistique.
Mais le plus beau est sans doute le véritable
gin-cana que doivent réaliser certains convois à l’arrivée dans Paris. Le
spectacle de nuit est assuré, et l’on y retrouve souvent, au sortir d’un dîner
boulevard Montparnasse, des Rochelais de passage en train de commenter les
manœuvres précises et expertes des chauffeurs pour passer les derniers
obstacles. C’est un peu leur patrimoine qui vient ici s’exposer, et ils en sont
souvent légitimement assez fiers.