26, 24 février 2006, Mal de mer
Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient
frappés !
Ou presque… Car c’est bien là le lot commun à
tous les humains. Ils ont l’habitude d’avoir, sous leurs pieds, un sol stable.
Et il faut bien le dire, le pont d’un bateau est loin de répondre à ce critère
impérieux pour le confort et la sérénité de certains.
Car le mal de mer, sournois, guette, attaque et
terrasse celui qui s’y laisse prendre.
Il paraît que ce sont les canaux semi-circulaires,
centre de l’équilibre présent dans l’oreille interne, qui s’affolent lorsqu’on
perturbe leurs repères de terriens, et mettent un peu le souk dans notre
machine.
C’est tout d’abord comme un désintérêt général
pour ce qui se passe, une sorte de léthargie qui annihile toute volonté, un
bourdonnement interne qui prend le pas sur toute autre sensation. Ce sont, bien
sûr, les nausées, les désordres gastriques, une apathie générale. Et ça peut
continuer par une impossibilité totale à se supporter, allant même parfois
jusqu’à une volonté de passer par dessus-bord… Mais que suis-je donc venu faire
dans cette galère ?
Alors, comment réagir ? Se préparer,
embarquer en bonne forme physique, reposé, éventuellement aidé par un de ces
médicaments maintenant très efficaces et qui n’endort pas trop.
Prendre le taureau par les cornes, rester actif
et éveillé, se couvrir, sans toutefois s’engoncer dans des vêtements trop
serrés, se protéger du froid et surtout de l’humidité,
Regarder autour de soi, anticiper sur les
mouvements, ne pas capituler devant la vague traîtresse qui voudrait s’inviter
à bord et s’immiscer dans votre col.
Avoir confiance, confiance dans le matériel
auquel on se confie, dans l’équipage qui l’utilise, dans les capacités du chef
de bord ou du navigateur…
Ne pas tenter d’imiter celui qui n’a JAMAIS le
mal de mer, et qui travaille à la table à cartes, répare le moteur ou prépare
un petit frichti dans n’importe quelles conditions, avant d’être soi-même bien
amariné,
Et puis, ne pas oublier de manger, de
préférence des bonnes choses, si possible du chaud, pas bourratif, pas trop
acide, pas trop salé, juste quelque chose de bien, qui coule tout seul, avec
lequel on se fera un petit plaisir…
Et surtout, boire, boire de l’eau toute bête,
de l’eau plate, même si on n’a pas la sensation d’avoir soif, même si on n’en a
pas très envie…
Et si tout va très mal, profiter d’un éclair de lucidité et de l’aide des copains pour aller s’allonger, et s’endormir en attendant que ça passe… demain sera un autre jour !