41, 8 juin 2006, Pêche et plaisance

 

Nous sommes voisins…

Depuis maintenant plus de 10 ans, notre port de pêche a déménagé des bassins de La Rochelle vers ceux de La Pallice.

Cela n’empêche pas pêcheurs et plaisanciers de se retrouver toujours sur le même terrain d’activité, la mer.

Les activités des uns et des autres sont extrêmement variées, que ce soit, pour les premiers, le chalutage sur une marée, la pose de filets ou de casiers, la grande pêche dans des eaux lointaines, ou, pour les seconds, la sortie de quelques heures, la pratique du dériveur, de la planche à voile, ou du jet ski, la croisière familiale, le motonautisme, la régate entre trois bouées ou la course au large…

Pour tous, les limites sont dictées d’abord par la mer et par les éléments. Elles sont fonction, bien sûr, du type et de l’état du navire utilisé, de l’armement et de l’équipement de celui-ci, mais aussi et surtout des aptitudes, compétences et motivations de l’équipage.

Et ce quel que soit le genre de navigation envisagé.

C’est bien là ce qui unit tous les marins dans la même grande famille, celle de ceux qui, à partir du moment où ils ont largué les amarres jusqu’à celui où ils ont achevé l’accostage à bon port, savent qu’ils ne pourront et ne devront attendre aucune aide extérieure. Bien sûr, les secours sont maintenant là tout proches, à portée de la main, accessibles par un simple appel en VHF ou par téléphone portable. Et il serait bien étonnant que des fusées de détresse ne soient pas rapidement remarquées dans nos eaux fréquentées.

Mais les marins dans l’âme, ceux qui sont jaloux de leur indépendance et de leur libre arbitre, ne compteront que sur eux-mêmes. Seul maître à bord après Dieu, qu’ils soient à la pêche, au commerce, simples plaisanciers ou coureurs de haut niveau, ils savent tous que c’est à cette condition qu’ils pourront continuer de naviguer selon leur propre loi, qui est celle de la mer.

C’est cette caractéristique qui les rapproche aussi d’autres êtres épris de liberté, comme les montagnards ou des marcheurs du désert.

C’est elle qui unit des mondes dont les motivations sont souvent apparemment bien différentes, et qui leur permet de se respecter et de s’apprécier.